La main d'oeuvre est pas chère à Jakarta, vraiment pas chère. Du coup, on peut se retrouver dans un magasin à avoir autant de vendeurs que de clients, dans un restaurant un serveur par table... Et plein d'autres métiers qui ne servent pas toujours à grand chose. La palme étant : le mec qui appuie sur les boutons dans l'ascenseur. Parce que son métier est pas assez difficile comme ça, il se voit affligé de chapeaux variés mais constamment ridicules.
Il y a aussi le mec qui ouvre la porte de l'immeuble, le mec qui t'aide à te garer même quand il y a de la place pour un semi-remorque, le mec qui apporte des verres d'eau en réunion, le mec qui te tends un parapluie et suit derrière sous la pluie... J'ai aussi déjà parlé des armées de nounous, des vendeurs ambulants de tout et n'importe quoi, des "passagers" de voitures qui se font payer, tout ça tout ça.
Ça n'est pas pour autant un signe de luxe : la photo ci-dessus est prise dans un centre commercial pas spécialement chic. Juste que c'est bon marché...
Ma grosse interrogation, c'est de savoir ce qu'ils vont devenir dans les prochaines années : le salaire minimum à augmenté cette année à Jakarta de 40% et devrait encore augmenter sous peu, conséquence d'une très forte inflation. Ils seront (et sont déjà) les premières victimes, avec les milliers (millions) d'ouvriers sous-payés dans les usines indonésiennes. Quelle évolution donner à sa carrière après avoir passé un ou deux ans à appuyer sur les boutons d'un ascenseur ?
Conséquence indirecte de ces services très abordables : une génération d'assistés qui ne savent même pas réchauffer des nouilles instantanées. Véridique.
S'il est agréable d'avoir un office boy qui lave les tasses de cafés, envoie les recommandés et fais la poussière sur le bureau, trop de services tue le service. Demandez à cinq personnes de préparer un café frappé ensemble, ils mettront le double du temps ! CQFD.
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